Ombres et Lumière: retrouver L'unité

Avec une amie chère à mon cœur, Severine (les terres de lûnna'h) nous avions proposé en novembre dernier un weekend sur les Déesses sombres.

En effet, depuis notre rencontre grâce aux dragons, ou plutôt nos retrouvailles devrais-je dire, nous avons en commun ce lien aux ombres, qui rebutent parfois ceux qui "ne veulent voir que la lumière, cherchent la lumière"..

 

Séverine transmet des journées initiatiques avec l'énergie de Lilith, et pour ma part je reçois souvent  des messages de Perséphone, et d'autres présences de l'en-bas. Nous avions ce désir de transmettre leurs enseignements, ainsi que celui des autres présences jugées "sombres" (Vierge noire, Hécate, Hel, la vouivre, etc...) que nous pouvons parfois recevoir, au-delà d'un regard manichéen et séparateur.

 

En effet, les ombres ont leur raison d'être également.

Certaines sont là pour nous apprendre, nous montrer le chemin, d'autres nous aident à nous dépasser..ou à porter un regard différent sur la dualité.

Parfois certaines présences ont un aspect effrayant, reboutant et ne sont pas mauvaises, mais nos peurs et jugements auront tôt fait de les cataloguer "mauvais".

Par exemple, il y a quelques années, j'avais très peur des dragons, qui me semblaient effrayants et redoutables, des "monstres" à abattre pour accéder à ma souveraineté, toute imprégnée que j'étais de notre culture médiévale.

 

Les dragons sont en fait parmi les créatures les plus aimantes que je connaisse, ils incarnent l'amour inconditionnel. Cela n'enlève rien à leur férocité lorsqu'il doivent défendre quelque chose ou quelqu'un ils le font avec tout leur cœur, leurs tripes. Ce sont des gardiens exceptionnels.  J'en reparlerai dans un article dédié <3

 

Je pense aussi aux Gardiens des Ombres, qui se tiennent sur les seuils, pour "filtrer" ceux qui entrent et sortent. Mis à mal par ceux qui ne veulent voir que de la lumière, lorsqu'un gardien du seuil se fait "chasser" d'un lieu, c'est alors la porte ouverte à toutes les énergies de bas étage..

 

Il s'agit donc d'équilibrer en nous cette ombre et cette lumière. Elles sont indissociables et doivent être harmonisées. Il ne s'agit pas d'être seulement lumière. Nous sommes fait de chair, de matière. Nous sommes Humains... bref..

 

Donc ce weekend était pour nous l'occasion d'honorer la Femme Sombre, la Vierge noire, la sorcière..

Une célébration entre femmes de notre mystère le plus profond..

Un souhait de guérir ce féminin blessé, en l'honorant dans son aspect rejeté, banni, trahi..

A ce moment-là, je me sentais encore très en colère contre les violences faites aux femmes, contre l'église et les dogmes religieux en général..

 

La session a commencé fort, avec F., une des participantes qui vit Tiamat, une des déesses primordiales nous accompagner..

 

J'ai ressenti dans la forêt, comment les femmes avaient dû parfois se cacher, cacher leur beauté et leurs charmes pour ne pas être des proies.. se grimer : je les voyais s'ajouter des nez crochus, des fausses pustules, mettre des couvertures autour de leur corps pour paraître plus âgées qu'elles ne l'étaient .. s'enlaidir pour passer inaperçues..

 

Puis, sans raconter ce qui ne peut l'être, nous avons rendu visite à la fontaine de Barenton.

Il a fallu œuvrer pour libérer l'écoulement, enlever des pierres lourdes..qui bloquait son flux. 

La fontaine nous a remercié de son pétillement..  là nous avons cheminé en différents points géobiologiques en terre de Brocéliande, pour nous relier à la vouivre, aux fées..

 De la fontaine de Barenton à l'abbaye de la Joie Notre Dame..

 

Le soir venu, il était prévu que mon amie parle d'Isis et de son côté sombre (Isis la Noire) tandis que je parlerais de Perséphone.

Séverine commença.. et reçu de parler de Perséphone, et de proposer un baptême avec son eau sacrée dédiée.

Qu'allais-je dire? Mon atelier tombait à l'eau. Mon esprit de sororité fut bien mis à mal et le stress montait en moi.

 

Une voix forte tonna dans ma tête:

"Va te faire belle pour Ta déesse! Tout est bien."

Je partis prendre une douche et m'apprêtais au mieux. Je ne savais plus quoi penser.

Séverine termina sur le côté sombre de Marie.  Puis ce fut mon tour. Je m'assit au centre du cercle, sans bien savoir que dire ou faire.

Puis je sentis le canal de médiumnité s'ouvrir en moi.

Marie, et la Mère de toutes choses commencèrent à s'exprimer à travers moi. Quelques phrases seulement.

Puis, sans crier gare, le ton changea, une voix forte et masculine me pénétra.

 

C'était Jésus.

Sa voix était sans concession, directe, sûre et tranchante.

Jésus nous parla de l'épisode des marchands du Temple, et comment la colère est parfois juste.

Que bien souvent, on ne retiens de Lui que sa douceur, son message d'Amour. Ce qui est incomplet. Il fut un être entier.

Qu'il ne sert à rien de chercher à réprimer, mais plutôt à accueillir, à se laisser traverser et voir ce que l'émotion vient toucher, changer.

Comment lui aussi a été parfois colère, comment lui aussi a douté sur la croix, a pu céder au désespoir.

 

Qu'il faut cesser de mentir aux autres et à nous mêmes. Nous mentons souvent, en nous prétendant plus faible que ce que nous sommes.

A cet instant, il nous a invité à montrer notre force, à rayonner notre être, sans honte de qui nous sommes.

Et à accepter toutes nos émotions lorsqu'elles nous traversent.

Que la seule chose que nous ayons à faire c'est être Nous, dans toute notre vérité, dans toute notre Grandeur et notre Faiblesse d'être humain.

Il a parlé aussi de l'ombre.

Avec une force, une voix déterminée il a énoncé clairement l'utilité de l'ombre. Le pourquoi de la dualité.

Que celle-ci est comme un manteau, un voile pour nous cacher, lorsque la lumière est trop forte.

Que parfois la lumière peut être si forte, si intense, que l'ombre est alors un manteau qui nous protège aussi.

Sans elle nous serions dissout, brûlé par la pleine Lumière si nous la recevons lorsque nous ne sommes pas prêts.

Donc il ne sert à rien de blâmer l'ombre, mais simplement l'accepter pour ce qu'elle est.

 

Réconcilier le féminin et le masculin en nous, accueillir simplement l'être sacré que nous sommes, au-delà du sexe.

 

Puis, il nous a demandé d'aller dormir et de nous lever avant l'aube le lendemain, de nous rendre à la fontaine Sainte Apolline (fontaine/ eau et Apolline-Apollon: feu union des deux principes, sur un lieu hautement tellurique) et de danser au son du tambour, de frapper le sol avec nos pieds pour lever tous les maléfices faits aux femmes, laver toutes les malédictions transgénérationnelles...

 

Je ne me souviens plus de ses mots, ce que je sais, c'est ce sentiment qu'il n'y a plus de masculin ou de féminin, seulement l'Être.

 

Nous avons été complètement abasourdies par cette visite inattendue pour un weekend dédiée aux déesses sombres!

Puis parties au dodo vu qu'il était déjà tard et que Jesus avait bien insisté sur l'importance d'y être avant l'aube (il faut dire qu'il n'avait pas le ton plaisantin Jésus).

Cela a été très fort symboliquement pour nous toutes présentes à ce moment-là. Cadeau immense.

Et comme par hasard, une des participantes avait justement hésité à apporter une de ses peintures personnelles.. un portrait de Jésus..qu'elle avait jugé hors sujet..^^

 

J'ai été très étonnée de canaliser Jésus, d'abord parce qu'il était "un homme", et surtout parce que j'ai toujours été anti-clérical et très critique voir virulente à l'égard du christianisme.

 

Le dimanche a été au-delà des mots.. Quoi de plus beau que de se lever, d'aller dans le secret de la nuit froide retrouver la fontaine sacrée, de l'honorer, lui parler, lui murmurer notre amour, puis de danser au son du tambour, de sentir sous nos pieds l'amour immense de la Terre, se sentir reliées à toutes les femmes du monde, et voir le soleil se lever pour nous honorer, nous réveiller nouvelles, lavées du passé...

Jouant le tambour et dansant, j'ai senti s'unir en moi l'homme et la femme. J'ai senti se lever la force protectrice du masculin sur mon féminin blessé. Union sacrée, au delà des mots.

 

puis pour nous relier à nos mémoires de "sorcières", guidées par Séverine, nous avons crées des philtres, à base des plantes récoltées dans la forêt et alentours.. J'avais déjà crée un philtre à base de digitale pour la protection de la maison. Là j'ai pu me relier à l'amanite tue mouche, notamment pour ses propriétés de voyageuse.. et créer un philtre pour aider à voyager entre les dimensions..tout en étant bien protégé..

 

nb: les philtres sont utilisés ici à la manière d'orgonite, en aucun cas ingérés! ^^

 

Et puis le quotidien a reprit son cours.. Deux semaines plus tard je suis invitée en méditation par mes guides dragons à me connecter à Tiamat, la Mère des dragons.

Dans le livre d'Araya, "the dragon within", l'auteure décrit la dragonne Tiamat,  comme le centre d'une trinité, avec Tiannou (l'amour inconditionnel et compatissant) et Baraha (masculin).

 

Au début j'hésite, je crains que la rencontre soit trop forte énergétiquement pour moi.

Insistance de mes guides, alors j'y vais, toute heureuse mais avec une appréhension. Et c'est fantastique.

 

Merveilleuse rencontre que cette Grande Mère, féroce et douce, implacable, brûlante et toute d'eau vêtue..

Noire comme l'eau la plus profonde, son souffle brûle tout sur son passage, purifie. Puissance de la Terre à l'état pur.

Immense, immense..

Elle ancre mon corps physique dans la matière, dans toute sa verticalité.

 

Puis quelques jours plus tard, j'ai traversé ce que je qualifierais d'épreuve spirituelle.

Trois jours de migraines violentes, trois jours à vomir..

rien de surprenant là dedans, car c'est comme ça depuis que je reconnecte avec mes anciennes mémoires..

sauf que cette fois-ci des images très claires ont émergées..

Une femme brune.. j'ai l'impression que c'est moi dans une autre vie.. Une sorcière.

Je demande de l'aide à une amie magnétiseuse. Elle m'envoie de l'énergie mais elle reçois que je dois traverser les brumes seules.

 

Alors j'y vais. C'est la même femme énergie que celle que j'ai remembrée au cours d'un voyage antérieur.

Je vois, ressens dans ma chair sa souffrance..

Elle est incomprise des personnes autour d'elle.. Les hommes ont eut peur d'elle parce qu'elle était puissante, ils l'ont capturée.

Je vois toutes ces choses "affreuses" qu'ils lui ont faites et je vomis.

Les hommes l'ont tuée, violée, mutilée.

Ils lui ont planté un pieu dans le front, ils ont voulu briser son âme.

Ils ont dit "Comme ça tu ne pourras jamais revenir".

 

J'entends la femme crier dans ma tête qu'elle est revenue se venger.

Et je continue de vomir sa colère, sa haine. Je me sens comme possédée.

J'ai eu envie de rire par moment, parce que je sais que c'est moi et que je suis revenue malgré tout.

Je suis toujours là. Ils n'ont pas pu tuer mon âme. Ils l'ont brisée. Mais la voilà remembrée.

 

Le lendemain matin, je ne sais plus qui je suis, ni pourquoi je suis en vie.

Je pense à sauter par la fenêtre. Vivre ou mourir, c'est la même chose, me dis-je. Aucune importance.

Je me sens dans l'incapacité d'amener mon fils à l'école. Je reste au lit.

Je veux rester dans le noir. Je ne suis pas sure de vouloir vivre.

Une amie m'appelle et me fait rire. Je raccroche. Rire m'a fait du bien. Peut être cela vaut-il la peine de continuer.

Je reste ainsi encore deux jours, à dormir, rêver, sans manger ni boire.

Le dernier jour, à bout de force, je prie mes guides de m'aider.

Je rêve que je reçois un soin, tout de lumière bleue et d'étoiles.

 

Je me réveille et je suis guérie. Mon féminin est guéri.

Une chanson émerge. Je prends la guitare.

C'est une chanson d'amour, je l'écris en quelques minutes.

 

Le lendemain, je reçois un "cadeau" énergétique, d'une femme, à l'énergie d'eau et très froide.

Je raconte cela à mon amie Séverine qui -sans que je lui ai dit pour Tiamat- m'en parle spontanément.

En même temps, F. qui avait vu Tiamat pendant le stage m'en parle également, et nous invite à aller sur le Méné Bré le lendemain.

Drôle de coïncidence.

Nous nous y rendons.. Entre femmes... C'est magique.

Retrouvailles devrais-je dire... Et un beau dragon veille sous la montagne.. <3

 

C'est une grande guérison, une grande compréhension.

Je suis prête à nouveau, à aimer, à aller rencontrer l'homme, mon compagnon, à m'engager, à me laisser approcher.

Consciente de ma propre puissance, de mon être, je me sens sereine, enfin.

Je ne "mords" plus, j'accueille. Je suis prête à m'ouvrir.

 

 

Ces deux expériences, de temps rapprochées m'ont montré l'homme dans ses deux polarités, celui qui fait souffrir, celui qui guérit..

Puis, en soin, j'ai reçu peu de temps après pour la première fois des hommes meurtris dans leur humanité, leur masculinité, par les femmes. Par leurs mères, par leurs épouses. Je n'imaginais pas leurs souffrances.

En soin le ressenti est différent d'un récit. Je sentais dans ma chair leur tristesse, leur blessure, leur "brisure" d'enfant.

Je les comprends mieux alors.

 

Nous avons tous été hommes et femmes. Bourreau, victimes, sauveurs.

Il est temps de guérir. Temps de cesser la guerre. D'en sortir. Nous avons à grandir, changer en profondeur.

Les vibrations actuelles nous poussent à cela, et ce qui rend difficile ce processus ce sont nos résistances.

C'est l'Humain dans sa globalité qu'il faut guérir. Hommes et femmes, main dans la main.

Guérir la blessure de séparation d'avec la Source.

Les dragons sont là également pour cela, ils nous relient à notre Féminin sacré, à notre adn perdu.

 Ils ouvrent la voie vers l'amour inconditionnel, la non-séparation, et nous soutiennent si nous le souhaitons dans cette aventure à la recherche de nous mêmes.

Ils sont Un, la Force et l'Amour..

Ils viennent nous aider à guérir, à purifier nos ombres, à voir notre force. Je reparlerai d'eux dans un article dédié <3

 

Parce que quoique nous ayons subi, nous, notre famille, nos lignées.. Il est possible de GUÉRIR.

C'est notre tâche individuelle et collective.

Guérir ne veut pas dire qu'ensuite il n'y a plus rien à faire, ou que nous sommes "arrivés" quelque part;

car la conscience est en évolution permanente.

Mais cela devient plus doux, plus léger...

 

Cela peut prendre du temps, plusieurs vies..

Cela est parfois doux comme un printemps, parfois violent.. Mais cela en vaut la peine.

Nous reviendrons.. Toujours plus forts, dans le cœur.

 

PARCE QUE L'AMOUR ET LA VIE SONT PLUS FORTS QUE TOUT. DANS L'UNITÉ.