Il y a trois ans, j'ai composé une chanson intitulée "Au-delà de l'eau"..
Je me mettais à pleurer sans raison quand je la chantais...
Je racontais l'histoire d'une femme qui vit dans un pays en guerre (la Turquie ou bien un pays du Moyen Orient) qui voit son compagnon partir en mer, pour chercher une vie meilleure, et qui ne reviens pas, puis le thème est élargi, parle de tous les enfants, les migrants morts en mer, partis chercher une vie meilleure vers un ailleurs qui n'existe pas..
"emportes moi au-delà de l'eau / emportes moi au large, au large là haut
Emportes moi, emportes mon enfant / loin de la rage et du tonnerre, et du sang (...)
Au loin tu t'en vas/ la barque s'éloigne et ton visage s'efface déjà
(...)
Lorsque tout s'obscurcit autour et qu'alors je vois ton visage
je voudrais crier qu'il ne s'agit pas de ton corps sous ce drap
est-ce seulement ton corps qui gît là / est ce que ton âme est encore là?
(...)
au delà de l'eau brille un phare, et ton corps enroulé dans la mer noire (...)
rapportez moi le corps de mon amant / ses os brisés luisent sous la mer comme les diamants
(...)
Pas très joyeuse la chanson. Je n'étais déjà pas une humoriste de la chanson, mais quand je la chantais je sentais une rage, une colère incompréhensible s'emparer de mon corps.
Et puis je la sentais impersonnelle, je ne parvenais pas à "maitriser le sujet" si je puis dire, les mots m'échappaient,
c'est l'inconscient qui s'exprimait..Ce n'était pas non plus comme une mémoire de vie antérieure, les souvenirs ne me semblait pas être les miens..
A peu près à la même époque mes capacités extra-sensorielles se sont ré-ouvertes et je communiquais fréquemment avec mon grand-père décédé. J'ai commencé aussi à
avoir des crises de migraines et vomissements tous les mois: au-delà du symptôme physique, ce que je ne m'expliquais pas était cette sorte de tourbillon noire fumeux autour de moi que je
ressentais, qui semblait me tirer en arrière, vers les morts.. et qui m'effrayait beaucoup.
Je ne savais pas à ce moment-là qu'il s'agissait d'un message inconscient d'une femme de ma famille...
Je pensais que je parlais de l'actualité, des migrants, et de cette souffrance qui m'indigne.
Et puis trois ans plus tard, je reçois la vision d'une femme habillée tout en noir, sur le bord d'un rivage, qui ressemble à la Grèce ou la Turquie, qui voit son mari et son fils partir pour aller travailler en mer, sur un autre continent ou pays, et ne jamais revenir..
Le désespoir et la tristesse de cette femme sont immense.. Elle attend chaque jour, chaque nuit... Elle ne quitte pas ce lieu.
Et ils ne reviendront jamais.
D'abord je pense d'emblée à cette chanson, mais je ne fais pas le lien.
Je pense pendant longtemps que cette chanson parle de mon enfance et de l'histoire de mes grands parents pendant la guerre, sous une forme symbolique..
Quelques mois plus tard, je tire une carte du jeu féminitude "La sirène"..
Et puis je dessine de manière intuitive et libre, toujours pour comprendre un symptôme récurrent, message de mon corps.
Je dessine les vagues immenses, un homme mort, vert, git tout au fond de l'eau.
Un œil immense qui pleure de chagrin. Puis une femme, en noire. Je commence à dialoguer avec elle, par le biais du dessin et de l'écriture automatique. Elle me raconte la même histoire que la chanson. La perte de son fils, de son tout petit, de son homme.
Puis son rejet par les gens du village, sa folie croissante, son enfermement dans le désespoir, l'impossibilité pour elle de faire le deuil.
Elle se présente comme abandonnée par eux, par la communauté. C'est une ancêtre.
Le lendemain, je me prépare à voyager au tambour. Je ne suis pas sûre de moi, à vrai dire, je n'aime pas trop pour moi-même faire ce genre de choses, trop d'affect,
d'émotionnel, d'ordinaire dans ce genre de cas je fais appel à un(e) collègue thérapeute.
Mais je sens que je n'ai plus le choix.
Je descends, je me retrouve sur une plage.
Je la vois sur la berge. Elle me donne son nom. IDA.
Je le trouve beau ce prénom. Je ne l'avais jamais entendu.
Elle attend toujours. Depuis des décennies, des siècles. Ida demeure.
Elle veut que je fasse quelque chose pour elle. Je vais sur la mer sombre. Je vois la barque de Thanatos.
Il y a des gens, mais pas de traces du petit ni du mari d'Ida.
Je comprends que je dois plonger. Je n'aime pas trop ça car je ne sais pas ce qui m'attend sous les profondeurs. J'y vais quand même.
Les dauphins surgissent et viennent m'aider. Je suis heureuse de les retrouver.
Je trouve d'abord le petit. Il doit avoir 4 ou 5 ans. Les cheveux noirs bouclés, la peau brune, habillé de rose.
Je le remonte sur la barque. Je retourne chercher l'homme. Il est plus difficile à trouver.
Je le trouve finalement enseveli sous le sable, et le remonte, aidée par les dauphins.
Je demande à Thanatos la permission de les faire rencontrer Ida avant de partir pour le royaume des morts.
A ma grande joie, il accepte.
Nous retournons sur la berge. Grande joie, retrouvailles, effusions. J'en ressens la vibration dans tout mon corps, c'est physique.
Puis, au bout d'un moment, j'explique qu'il faut qu'ils repartent, tous les trois. Qu'ils "passent" de l'autre côté, chez les défunts.
Contre toute attente, Ida rentre dans une colère noire:
elle devient immense et grandit jusqu'au ciel tant sa fureur et son désespoir sont intenses! Elle m'attaque...
Heureusement je ne suis pas seule,une de mes guides, Déesse dragonne, me protège.
La déesse devient alors encore plus grande qu'elle, l'enserre de son corps tel un cobra jusqu'à ce qu'Ida soit immobile.
Ida redevient alors à taille humaine, elle se calme et s'effondre.
Soudain la voilà changée: le noir de son corps est devenu un manteau qui laisse apparaître une lumière intérieure.
Elle brille de l'intérieur et dégage une douceur que je n'aurais pas soupçonnée.
Après discussions, elle accepte finalement, elle ôte son manteau noir sur la berge, et le laisse derrière elle.
Elle devient toute de lumière, stellaire, ses cheveux deviennent blancs argentés. Elle monte sur la barque avec son fils et son homme.
Tranquillement, la barque reprend son chemin en direction de la porte, qui conduit les âmes vers l'autre monde.
Je remonte, je reviens à moi. C'était éprouvant.
Puis, en consultant mes guides, je vois qu'il faut que j'ancre ce voyage, ce passage par un acte physique.
Je me mets à dessiner schématiquement l'histoire d'Ida. La réconciliation, les retrouvailles.
Puis je chante la chanson, je laisse sortir les mots qui veulent s'exprimer... et il est temps.
J'allume une bougie, je fais une offrande de rhum et de sel à Anubis.
Je commence à jouer du tambour. Je chante le chant du passage.
Je sens la porte entre les mondes s'ouvrir dans le ciel. Le tunnel et la lumière.
Je sens leurs âmes. La délivrance.
Je pleure, c'est intense. Ce sont mes ancêtres. Ils sont une partie de moi, de mon histoire.
Ils sont aussi mes propres résistances, mes propres peurs. Mise en abîme de l'existence.
Ils passent tous les trois, un par un. Je leur dit "Adieu".
Un dernier chant, plus doux.
Tout redevient calme.
Je comprends qu'Ida n'avait pas conscience d'être morte.
Elle continuait d'attendre.
Voilà pourquoi elle m'attaquait par des symptômes, mais aussi lors du voyage.
Le laisser aller, le lâcher -prise qui permet au processus de mort d'effectuer la transformation.
Bien sûr, je résonnais également avec elle, par certaines de mes peurs, mon histoire personnelle..
Ida est tombé en dépression profonde, elle s'est exilée des forces de vie.
Le maléfice qu'elle portait sur elle a été créée sans rituel. Sa détresse a créée cela.
Je subissais également cette influence nocive par résonance ancestrale.
Les émotions violentes agissent comme des poisons, et dans certains cas peuvent apparaître comme de la "magie".
Elle avait besoin d'être aidée, reconnue, mise en lumière.
Cette femme en renonçant à la vie, a porté les forces du désespoir sur toute notre famille.
Je ne l'accable pas, bien au contraire je la comprends, et j'ai vraiment ressenti lors du passage, l'importance, le pouvoir que nous avons en tant qu'être individuel sur toute notre lignée à venir, sur les sept générations.
Plus que jamais, aujourd'hui, exprimons, travaillons à pardonner, pour nous et nos enfants..
Ouvrons notre cœur aux forces de vies et de transformations.. Chaque fois que nous disons "oui" à la vie, à la joie, à l'amour..
Nous laissons cela en héritage à nos enfants.
La souffrance de cette histoire s'était transmise de génération en génération.
Mon père la portait et moi aussi, je "résonnais" avec.
J'ai failli me noyer, mon père également.
Voilà pourquoi moi-même au moment des lunes, au moment où je meurs à moi-même je rencontrais son énergie.
Il fallait aider, nettoyer ces mémoires, aider cette ancêtre, "en-s'être"ou "partie" de moi-même..
Plus nous montons en fréquence, plus nous dégageons les mémoires souterraines, parfois très anciennes...
Je suis ensuite restée toute la soirée dans une sorte de béatitude, de douceur.. de fatigue agréable..
Curieusement, je me suis sentie plus grande. En voyant mon reflet dans le miroir: mon visage s'était dégagé.
Voilà quelques mois se sont écoulés depuis cet épisode maintenant, je peux partager avec le recul.
Mes symptômes n'ont pas complètement disparus, car il y avait encore quelque chose à dégager avant la guérison totale j'en parle au prochain épisode, afin
d'expliquer pourquoi le lien aux ancêtres est aussi important.
Cependant j'ai trouvé une nette amélioration, les mois qui ont suivi mes crises ont duré une journée contre trois jours auparavant, et le tourbillon que je
ressentais avait disparu complètement.
Comme dans toute mal-a-dit bien souvent il y a plusieurs causes, toutes ne sont pas énergétiques..et toutes ne sont pas compatibles avec la définition parfois
"restrictive" d'un dictionnaire des maux..
Un mal récurrent attire notre attention sur toute notre vie, sur notre être profond..
Beaucoup de symptômes ("saint-homme" en langage des oiseaux) viennent nous parler des mots ("maux") qui ne sont pas exprimés.
Que ce soit nous, ou une figure du passé, ici la colère, la solitude et le désespoir avaient créé un blocage.
Pour une raison "obscure" il m'appartenait de le résoudre. Parce que nous sommes tous reliés.
Dans l'arbre de la famille, que nous l'aimons ou pas, nous avons des liens,et ces liens nous impactent, consciemment ou non.
Beaucoup de livres traitent de la psycho-généalogie et de son impact sur notre vie actuelle.
J'ai beaucoup aimé "Métagénéalogie: la famille un trésor et un piège" de Jodorowsky et Costa.
Pour honorer vos ancêtres, vous pouvez par exemple créer chez vous un petit autel dédié, allumer de temps en temps une bougie, déposer fleurs, ou des fruits à leur intention.
Pas besoin d'attendre la Toussaint!Que vous les connaissez ou non n'a pas d'importance.
Parlez leur, demandez leur la protection, le soutien dont vous avez besoin, des conseils.
Priez pour ceux qui peuvent en avoir besoin, demandez la bénédiction pour eux.
Et pour aller plus loin si vous en ressentez l'appel, vous pouvez vous adresser à quelqu'un qui pratique la psycho-généalogie, faire une constellation familiale ou bien un soin énergétique orienté vers les ancêtres..
;-)
Nous sommes tous reliés.
Laurence Vian/ Le chemin de la rose - 30 septembre 2019
Texte et œuvres protégés- vous pouvez partager ce texte à condition de citer l'auteure et la source, merci.
La chanson que j'avais écrite pour Ida, la vivant comme ma souffrance personnelle..il y a 4 ans quand j'avais encore mon groupe de rock indé ^^
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pHqghUme (lundi, 16 août 2021 22:51)
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pHqghUme (mardi, 17 août 2021 01:38)
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