La Traversée de l’Ombre : mourir pour renaître à Soi, à la nouvelle Vie
Septembre, le neuvième mois, nous invite à l’introspection.
Le 9 :temps d’une gestation, et la naissance, l’accomplissement, le début de la spirale par son dessin.
Mois dédié dans notre culture occidentale au signe de la Vierge il est relié à la déesse des moissons, Démeter, la Mère d’abondance qui enseigna
aux hommes l’agriculture, et initia ainsi la culture, dans tous les sens du terme.
Dans notre quête d’accomplissement de notre globalité, de « mûrissement » où en sommes-nous?
Sommes-nous à l’aise avec nos profondeurs? Tout est-il dans notre vie si « tranquille » et ordonné que nous voulons bien le croire?
Sommes nous prêts à mourir -symboliquement du moins- pour renaître?
Dans un monde contemporain où la mort est honnie, tabou, où nos anciens finissent dans des mouroirs, où le culte de la beauté des apparences est
à son paroxysme -même dans les milieux dits « spirituels » et new age - nous retrouvons finalement la même course capitaliste à la « gloire et jeunesse éternelle » du corps et
au rayonnement maximal de l’esprit à chaque instant prôné à l’américaine, avec cette fuite incessante de la matière, de la « terre », du cycle du vivant, le mythe homérique de
Perséphone et Démeter nous rappelle l’importance des cycles et du cadeau de la mort, de la descente, du ralentissement pour se transformer.
Dans le Mythe de Démeter & Perséphone, qui explique entre autre l’alternance des saisons et la nature cyclique, la jeune fille va initier une
descente dans ses ombres et s'allier avec l'au-delà, devenant Perséphone, Reine des Enfers.
Perse-phone ou le cri, le son perçant, le son étranger, c'est à dire l'appel vers l'autre monde. Ou encore Perse-phatta, le phare dans la nuit,
la lune ou l'étoile..qui nous guide dans notre obscurité.
Au début du mythe, Koré la Vierge (qui ne prend pas d’époux, car Koré a déjà eu un fils Iacchos) se fait enlever par le dieu Hadès en cueillant
des narcisses et ce n’est pas un hasard.
Au-delà de l’image de l’automne arrivant et de la vie rentrant sous terre pour que puisse s’opérer la germination et le repos hivernal, Koré nous
montre le danger de se mirer dans une perfection apparente, l’illusion de l’éternelle jeunesse, l’attachement à l’ego que serait un éternel été, une apogée permanente: tel
Narcisse qui tombe amoureux de son reflet et meurs d’amour pour celui-ci. Sans retour. Narcisse ne revient pas d’entre les morts.
Koré en acceptant de mourir à elle-même et en devenant Perséphone, oui.
La Vie est un changement permanent. Première loi.
Si tu veux vivre éternellement, alors accepte de mourir.
Le soin de demain sera en connexion avec ces deux aspects de la Déesse, celle qui nous initie et celle qui nous accompagne dans les changements,
qui nous montre la voie dans l'obscurité.
Ces deux déesses reliés aux cycles de vie-mort-vie sont intiment connectées et gardiennes de nos "v'antres", notre "bas-saint":
qu'avons nous cristallisé qui bloque notre flux de vie?
Acceptons nous de laisser partir ce qui n'a plus lieu d'être?
Que récoltons nous? Comment ne pas répéter les erreurs passées?
Beau passage à nous, en ce temps de septembre, dédié à l'antiquité aux grands mystères et à Démeter.
Laurence
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